Complexe agro-industriel « Seydou Diogo Awa » : entre branding, financement et défis juridiques, l’analyse de Moussa Doumbia (PCA de Buguni S.A)
Seydou Keïta l’ancien footballeur international face aux réalités entrepreneuriales au Mali : branding, finance et approvisionnement, les trois défis d’un projet ambitieux
1. Branding : l’image de Seydou Keïta, un atout à double tranchant
Le footballeur entrepreneur Seydou Keïta a mis en avant son image pour faciliter les démarches gouvernementales, mais jusqu’où cette stratégie peut-elle porter le projet ? L’identité de marque, centrée sur la fortune et le patriotisme économique du footballeur, pose question dans un contexte malien où les attentes des parties prenantes peuvent dévier vers une vision de « gain facile ». Moussa Doumbia suggère qu’un praticien expérimenté aurait pu mieux incarner le projet, recentrant les priorités sur le business tout en maintenant une dimension patriotique.
2. Financement : 14 milliards de FCFA investis, mais l’argent ne fait pas tout
Avec des équipements sophistiqués et une capacité de production de 30 000 litres par jour, le complexe agro-industriel représente un investissement colossal. Cependant, Doumbia rappelle que l’argent ne suffit pas : réseau, compétences, compréhension du marché et communication sont autant de facteurs clés pour assurer la réussite du projet.
3. Défis juridiques et approvisionnement : un partenariat tripartite complexe
L’approvisionnement en matières premières, basé sur un partenariat entre l’État, l’usine et les producteurs, reste un défi majeur. La gestion des acteurs ruraux, la formation et l’instauration d’un climat de confiance nécessitent du temps et un engagement continu. Les coûts des intrants, le transport et les modalités de livraison sont autant d’obstacles à surmonter pour pérenniser le modèle économique.
Conclusion : des leçons pour l’avenir Moussa Doumbia souligne que ces défis constituent une opportunité d’apprentissage pour Seydou Keïta. Pour valoriser le secteur primaire et secondaire au Mali, il est essentiel de dépasser la logique financière et de s’appuyer sur des stratégies adaptées aux réalités locales. Une réflexion à méditer pour l’avenir des initiatives entrepreneuriales dans le pays.